Le braille avait de la concurrence au début du 20e siècle. Les Canadiens qui ont été formés dans diverses écoles pour les personnes aveugles en Angleterre et en Amérique du Nord ont été exposés à une variété de systèmes de lecture et d’écriture imprimés en relief. En effet, la prédecesseure de la Bibliothèque d’INCA, la CFLB, a distribué du matériel en sept différents formats d’impression en relief. Avec l’intégration de la Bibliothèque à INCA en 1918, certains de ces formats étaient encore utilisés : les deux plus connus sont le New York Point et Moon.
Le New York Point : Certains lecteurs aveugles canadiens connaissaient mieux le système nommé « New York Point ». L’inventeur, William Bell Wait, l’a enseigné au New York Institute for the Blind. Ses caractères étaient formés de deux points en hauteur et jusqu’à quatre points en largeur. L’Ontario Institution for the Blind (OIB), à Brantford, a adopté ce système vers le début du 20e siècle et l’a enseigné aux élèves, y compris E.B.F. Robinson qui a fondé la CFLB.
Le système Moon : William Moon était un Britannique qui a perdu la vue à la suite de la scarlatine quand il était enfant. Il a fondé son système de type surélevé sur des versions simplifiées d’impression régulière, utilisant des lignes et des courbes. Certains lecteurs ont trouvé le format Moon plus facile à apprendre que le braille ou le New York Point, surtout s’ils avaient perdu leur vue en tant qu’adultes après avoir appris à lire sur papier, ou si leur sens du toucher était moins aigu. L’École de Halifax a adopté le système Moon à partir de 1877. Les livres en caractères Moon ont été distribués par la Bibliothèque d’INCA jusqu’en 1971, année à laquelle le service a été transféré à la Bibliothèque nationale des personnes aveugles en Angleterre. Ce système est toujours utilisé par certaines personnes au Royaume-Uni.
Le Braille : Le système d’impression en relief le plus connu et, éventuellement, le plus utilisé était le braille. Louis Braille, qui a perdu la vue en bas âge, s’est trouvé exaspéré par les systèmes d’alphabets à lettre surélevée de grande taille et encombrants de son temps. Il a passé de nombreuses années à essayer le code tactile, après avoir pris connaissance d’un système de points surélevés pour usage militaire appelé l’« écriture nocturne ». Il a finalement développé le système de cellules à six points qui porte son nom et l’a publié pour la première fois en 1829.
Le braille a subi beaucoup de modifications au fil des années. Les principales adaptations comprenaient l’ajout de contractions pour représenter des groupes de lettres ou des mots entiers. Cela a permis une lecture plus rapide et des livres en braille de plus petite taille. Après des décennies d’efforts, au début des années 1930, des représentants des personnes aveugles de la Grande-Bretagne et des États-Unis se sont mis d’accord sur un code modifié pour normaliser le braille anglais. Les développements en braille se sont poursuivis tout au long du siècle, jusqu’à nos jours. INCA participe activement à ces développements.