Cinq hommes, dont un en uniforme, sont assis autour d’une table dans la bibliothèque, les mains sur des pages braille. Dr Carruthers a une machine à écrire braille devant lui.
Au tournant du 20e siècle:

Naissance d’une bibliothèque

Pauvreté et dépendance : voilà ce que signifiait l’avenir pour de nombreux Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle au tournant du 20e siècle. Les Canadiens ayant une perte de vision avaient peu de moyens de gagner leur vie et peu d’occasions de poursuivre des études supérieures. Il n’était pas inhabituel de voir des mendiants aveugles dans les rues des grandes villes.

Le Canada était encore un pays essentiellement rural de 5,3 millions de personnes. Les données du recensement de 1 901 laissent entendre que 3 279 Canadiens étaient aveugles. Il y avait des écoles pour les personnes aveugles en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Québec. Dans quelques villes, on donnait une formation dans des métiers de la fabrication des balais et des paniers et de l’accordage de pianos. Cependant, les seuls établissements qui possédaient des collections de livres en relief étaient les écoles pour les personnes aveugles, et quelques bibliothèques publiques au service de leur collectivité respective. Par conséquent, les Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle faisaient face à des obstacles s’ils espéraient aller de l’avant dans tout projet nécessitant des études. Ils devaient compter sur les autres pour traduire le matériel imprimé dans l’une des formes en relief qu’ils pouvaient utiliser.

Toutefois, de meilleurs jours se profilaient à l’horizon. Des activistes clés avaient pour mission de libérer le potentiel humain de leurs concitoyens aveugles en leur donnant accès aux livres. La mise en place réussie de la Canadian Free Library for the Blind (CFLB) en 1907 et son développement en tant que service national ont mené à la création d’INCA en tant que tel.

Cette section retrace les fondations et les activités de la Canadian Free Library for the Blind. Grâce à la CFLB, les adultes canadiens aveugles avaient accès, pour la première fois, à des livres en relief provenant d’un autre endroit que les écoles pour les personnes aveugles. Le fondateur Edgar Bertram Freel (Bert) Robinson, le premier diplômé aveugle d’une université canadienne, et son épouse, Marion Robinson qui a rapidement pris la relève des opérations de la Bibliothèque après la mort prématurée de son mari, ont été des figures emblématiques dans ce développement important.