Une jeune femme tient un étui de cassettes ouvert et un autre fermé à côté de sa tête. Les livres parlés sont la propriété de la Bibliothèque publique North York.
Des années 1950 aux années 1980:

De mémoire d’homme : après la guerre, avant le numérique

En se rappelant leur jeunesse, les adultes aveugles plus âgés d’aujourd’hui peuvent se souvenir de ce qu’il fallait pour suivre des études supérieures et entreprendre une carrière en tant qu’adulte à l’ère prénumérique, avec un soutien beaucoup moins important que celui d’aujourd’hui pour réussir et s’accomplir dans un monde conçu pour les personnes voyantes. Cette partie de l’exposition illustre la manière dont de nombreux clients actuels d’INCA ont eu accès à la lecture et à l’information dans la période qui a suivi la guerre, avant l’ère numérique.

Le système de soutien social canadien a considérablement évolué au cours des premières décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, grâce à la mise en place des pensions de vieillesse, de l’assurance-maladie et d’autres services sociaux et de soutien universels qui ont fourni une marge de sécurité supérieure aux Canadiens. Parallèlement à cette vision accrue du rôle de l’État concernant le soutien social, le mouvement des droits des personnes handicapées a pris de l’ampleur et les activistes affirmaient que les personnes handicapées avaient le droit de participer pleinement à l’ensemble de la société. Les Canadiens aveugles pouvaient dorénavant compter sur une plus grande intégration dans la société, avec un nombre croissant d’enfants aveugles inscrits dans les écoles publiques régulières, et sur une formation professionnelle de plus en plus axée sur les intérêts et les talents individuels, plutôt que sur les types de travail jugés « appropriés » pour les personnes aveugles. Les pensions représentaient « un minimum de subsistance pour les personnes aveugles dans le besoin et offraient, en tout ou en partie, des moyens de démarrage pour la réadaptation personnelle et économique de nombreuses personnes, » comme l’a écrit un historien d’INCA.

L’objet ... est de fournir aux personnes aveugles la littérature qu’elles veulent sous une forme qui leur est accessible
— FEUILLET D’INFORMATION DE L’INCA, 1965

Pour la Bibliothèque d’INCA, c’était le temps où elle fournissait aux utilisateurs « la documentation qu’ils veulent sous une forme qui leur est accessible » en braille et en format audio. Un « feuillet de renseignements » de la Bibliothèque datant de la fin des années 1960 indiquait une augmentation du lectorat de 2 000 utilisateurs en 10 ans, « la plus grande augmentation de l’histoire », et décrit la collection comme suit :

  • 10 000 livres parlés sur bande (1 800 titres)
  • 25 000 disques (900 titres)
  • 27 000 volumes en braille (5 000 titres)

 

La collection comprenait tout, en partant des romans policiers aux romans modernes, et en passant par des manuels d’instructions, des classiques et la Bible.

Toujours dans la période qui précède l’apparition de l’informatique, des améliorations remarquables dans le domaine des technologies adaptées ont eu lieu, par exemple, les livres parlés enregistrés et distribués sur bande, plutôt que sur disques, ainsi que des progrès et un caractère abordable concernant les types d’appareils de grossissement pour les personnes ayant une faible vision.

Il était impossible de faire mieux que ça! »
— ANCIEN PRÉSIDENT DE L’INCA, JIM SANDERS
Jim Sanders reçoit un nouveau lecteur de livres parlés (2:44)
Jim Sanders se rappelle vivement du jour où le représentant d’INCA, M. Gilby, est arrivé avec le nouveau lecteur de livres parlés qui a remplacé les disques vinyles au milieu des années 1960

L’ancien président d’INCA, Jim Sanders, se rappelle de la transition des livres sur disques de phonographe à son premier livre parlé sur bande, Clarke & Smith, qui a fourni de nombreuses heures de lecture. L’utilisateur n’avait qu’à appuyer sur un bouton pour passer à la prochaine piste. C’était une telle amélioration par rapport à la technologie du phonographe qu’il croyait qu’« il était impossible de faire mieux que ça! »