En se rappelant leur jeunesse, les adultes aveugles plus âgés d’aujourd’hui peuvent se souvenir de ce qu’il fallait pour suivre des études supérieures et entreprendre une carrière en tant qu’adulte à l’ère prénumérique, avec un soutien beaucoup moins important que celui d’aujourd’hui pour réussir et s’accomplir dans un monde conçu pour les personnes voyantes. Cette partie de l’exposition illustre la manière dont de nombreux clients actuels d’INCA ont eu accès à la lecture et à l’information dans la période qui a suivi la guerre, avant l’ère numérique.
Le système de soutien social canadien a considérablement évolué au cours des premières décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, grâce à la mise en place des pensions de vieillesse, de l’assurance-maladie et d’autres services sociaux et de soutien universels qui ont fourni une marge de sécurité supérieure aux Canadiens. Parallèlement à cette vision accrue du rôle de l’État concernant le soutien social, le mouvement des droits des personnes handicapées a pris de l’ampleur et les activistes affirmaient que les personnes handicapées avaient le droit de participer pleinement à l’ensemble de la société. Les Canadiens aveugles pouvaient dorénavant compter sur une plus grande intégration dans la société, avec un nombre croissant d’enfants aveugles inscrits dans les écoles publiques régulières, et sur une formation professionnelle de plus en plus axée sur les intérêts et les talents individuels, plutôt que sur les types de travail jugés « appropriés » pour les personnes aveugles. Les pensions représentaient « un minimum de subsistance pour les personnes aveugles dans le besoin et offraient, en tout ou en partie, des moyens de démarrage pour la réadaptation personnelle et économique de nombreuses personnes, » comme l’a écrit un historien d’INCA.